logo


Messesministriesworshipstaffeventsfind us

HISTORIQUE DE LA PAROISSE SAINT-JEAN-BERCHMANS


CE TEXTE EST UNE REPRISE D'UNE BROCHURE ÉCRITE
PAR: MICHÈLE LALANDE,
CÉLINE MARION,
PAUL MASSICOTTE ET
ANDRÉ PETIT
AOÛT 1978
(Jacques Baillargeon et Suzanne Dignard ont fait une addition en 1983).
Converti en format web par Dominic Légaré

 

Feuillet #11

FONDATION 1908 (SUITE)

Fondée en 1940, la J.E.C. fut habilement dirigée par M. Henri Beauvais. Cet organisme a rendu d'innombrables services. En dépit de leur petit nombre, les Jésuites réussirent tout de même sans bruit à proposer le bon exemple chez leurs confrères. Ces diverses associations préparaient les gens à accepter les épreuves de la vie. Il y avait aussi quelques sociétés secrètes dont l'Ordre de Jacques-Cartier, les Forestiers et les Chevaliers de Colomb. Ces associations regroupaient des catholiques et eurent une existence assez brève. On ne possède que peu de renseignements à leur égard. Les Chevaliers de Colomb, participaient à la procession de la Fête-Dieu, à l'occasion de laquelle ils revêtaient leurs uniformes composés d'une grande cape. Leurs réunions avaient lieu dans une maison située angle boulevard Rosemont et côte Saint-Michel.

Quant à la J.O.C. (jeunesse ouvrière catholique), dont Fernand Ménard était un des principaux organisateurs, elle organisait des séances entre autres, une pièce de théâtre dont le titre était "à la grâce de Dieu" qui fut jouée à la salle de police Montcalm. La J.O.C. était un organisme strictement féminin. L'A.C.J.C. en était le pendant masculin.

L'année 1941 marque l'établissement pour la Caisse Populaire d'un système de chèques. Le rapport annuel de cette même année fut publié et distribué à chaque famille de la paroisse. Les facteurs du succès de la Caisse furent la transformation du local puis l'instauration du système de prêts, puis l'observation fidèle des règlements du système de chèques. Bien sûr la Caisse n'aurait pu survivre sans le dévouement de son personnel. Mentionnons aussi que la période de guerre a entraîné un réveil national prononcé et que nombre de sociétés avaient à coeur le bien-être et le succès des Canadiens-Français. Ces sociétés ont pour mot d'ordre "Déposez aux Caisses Populaires".

A l'aube du premier septembre 1942, les soeurs s'inquiètent de la rentrée scolaire. Les usines de guerre réclament des bras et on y offre de bons salaires. De plus, c'est la course aux écoles anglaises. "Y aura-t-il des classes vides?"

Le 27 septembre 1943, le curé Caumartin fit une demande d'agrégation pour la Congrégation des Dames de Sainte-Anne avec la Prima Primaria de Sainte-Annede-Beaupré, ce qui fut accepté. Le 9 mai 1944, M. le curé demandait l'autorisation de fonder une congrégation de jeunes filles sous l'appellation d'Immaculée-Conception et de Sainte-Thérèse-del'Enfant-Jésus. Demande qui fut autorisée aussitôt. Le 20 mars 1946, le curé Caumartin reçut l'autorisation de l'évêque d'organiser la fraternité mixte du "Tiers-Ordre de Saint-François sous le vocable de Sainte-Thérèse-del'Enfant-Jésus dans la paroisse.

L'autel majeur de l'église fut désigné comme siège de cette fraternité.

Le 10 novembre 1946 eut lieu la bénédiction de quatre nouvelles cloches venant se joindre à celle que possédait la paroisse depuis ses débuts. Cette cérémonie fut présidée par Monseigneur Joseph Charbonneau. Il y eut chant de psaumes accompagnant les monitions sur les cloches avec l'huile sainte. L'office terminé, Mgr.l'Archevêque et les hauts personnages du clergé firent sonner les cloches. Heureusement après la guerre la prospérité s'accroît. Ainsi la pauvreté qui toucha presque la moitié des familles dans cette dure période n'embarrassait plus que 20 à 25 familles sur 4,000.

En 1948, à l'école, les matières enseignées étaient le catéchisme, le français, les mathématiques, l'histoire,et l'anglais à partir de la 5` année. Les classes contenaient de 23 à 28 élèves. Parallèlement aux loisirs de la paroisse, les De Repentigny (la plus grosse famille de la paroisse) fondent et animent le club 5D qui compta jusqu'à cinq cents membres. De 1948 à 1954, ils pratiquaient des activités aussi diverses que le bowling, le ballon-balai, le ski, le tennis et le baseball. L'abbé Bernier s'est aussi beaucoup occupé des jeunes et de l'organisation des loisirs.

L'année 1950 fut mémorable dans l'histoire de la Caisse. Elle devenait adulte par son ascension au million. 2.040 sociétaires soit 15% des 13,000 âmes étaient intégrés à la Caisse. Les déposants réguliers se chiffraient à 1995 et on comptait 501 emprunteurs. La "caisse scolaire" était également très bénéfique puisqu'elle avait réuni 1,195 déposants dans les quatre écoles. Ce n'est qu'à partir du 24 janvier 1952, pour répondre à la demande des banques que la Caisse Populaire résolut de fermer le samedi à partir du premier mars 1952. Elle n'était ouverte désormais que les lundi, mercredi et vendredi.

Le 26 juillet 1952, notre paroisse se voit retirer une partie de son territoire par la création de la paroisse Sainte-Gemma. Les nouvelles limites étaient désormais les suivantes: au nord-ouest le centre de la rue St-Zotique, au nord-est le centre de la rue Louis-Hémon au sud, la voie ferrée et à l'ouest le centre de la rue Garnier.

Érigé depuis déjà quatorze ans, c'est le 22 octobre 1953 que son Eminence le cardinal Léger consacra solennellement le temple paroissial de StJean-Berchmans. Après les cérémonies grandioses de la consécration, les paroissiens de St-Jean-Berchmans célébrèrent le Jubilé d'or de M.le chanoine J.W.Caumartin, curé. Soulignons qu'au temps de la consécration, l'église actuelle était maintenant entièrement payée et libre de toute hypothèque. Seuls quelques édifices religieux connaissent l'honneur de la consécration, notre église a pu l'être car elle était bâtie de pierres solides et que son maître-autel est inamovible. Il apparaît qu'elle constitue un monument qui traversera de nombreuses années, un lieu qui recevra encore longtemps les nouveaux-nés conduits au baptême ainsi que les défunts paroissiens qui furent ses plus fidèles serviteurs, ceux-ci ne sauraient quitter la vie sans être les Invités d'honneur de ce temple qui constitue le coeur de la paroisse, le coeur de St-JeanBerchmans.

Fiers de leur vie spirituelle, les paroissiens n'en demeurent pas moins liés à la réalité quotidienne que leur impose le travail. C'est ainsi que plusieurs personnes continuent dans la décennie de 1950, à travailler aux ateliers Angus qui sont tout de même assez éloignés de la paroisse. En fin de compte, on remarque que l'habitant du quartier Rosemont est surtout journalier et qu'il occupe un quartier que l'on peut qualifier "d'ouvrier". Fait à noter, les gens des quartiers du bas de la ville ont tendance à émigrer vers le nord au rythme de la démolition qui les chasse du Centre-Ville. De plus, les jeunes en se mariant marquent une nette préférence à changer de quartier, optant surtout pour les banlieues qui connaissent l'essor que l'on sait, Même en pleine expansion, la paroisse sut conserver, grâce à quelques pionniers, des vestiges de l'époque de sa fondation. Ainsi encore au milieu des années '50, M. Romulus Elle nous offrait un véritable oasis de campagne en pleine ville alors qu'il louait des chevaux le dimanche après-midi au taux de 25 cents pour une heure ou deux. M. Elle n'était pas regardant sur le temps. Les années '50 connurent aussi l'expansion de la Ligue du Sacré-Coeur, mouvement apostolique aujourd'hui disparu, qui, sous la présidence éclairée de M.René Desjardins, comptait bien au-delà de 500 ligueurs.

Parallèlement les loisirs se développaient, ainsi le cinéma "La Scala" affichait pignon sur rue, au coin de Papineau et Beaubien. A ses débuts, le cinéma présentait à l'occasion des films pour enfants. D'ailleurs la paroisse aussi projetait des films au sous-sol de l'église. Mais les règlements municipaux devenant de plus en plus contraignants, les représentations paroissiales durent cesser, laissant ainsi aux cinémas, mieux équipés, le monopole des divertissements au grand écran.

A cette époque plus près de nous, le parc Marquette prenait lentement forme. D'étendue restreinte, mi-dépotoir, mi-parc, Il donnait cependant aux amateurs l'opportunité de pratiquer leur sport préféré, soit le baseball en été ou encore le hockey durant la saison froide. Hélas il y a toujours un autre côté de la médaille. Le parc Marquette fut longtemps la scène d'affrontements entre les Italiens (qui se constituaient les rois et maîtres du parc) et les Canadiens Français qui comme trop souvent abdiquaient leurs droits devant l'arrogance du voisin. Mais la vie religieuse se préoccupait peu de ces situations. A cette époque, l'aumônier était toujours le bienvenu dans les classes. Le prêtre partageait la récréation des écoliers prenant ainsi le temps de leur consacrer son heure du dîner. Cela toujours en lourde soutane noire, qu'importe la température,

L'enseignement académique du catéchisme se dispensait deux fois la semaine, mais la présence du prêtre n'en demeurait pas moins quasi continuelle. Pendant quelques années, la messe de 8 heures le dimanche matin était spécialement dédiée aux enfants qui se rangeaient de part et d'autre de l'église selon leur sexe. C'est à cette époque aussi, que la messe de dix heures était qualifiée de "messe des paresseux". Mais déjà, les gens trouvent difficile de se lever pour assister à l'office de 8 heures. N'oublions pas que la veille c'était samedi soir. Les paroissiens, commençant à goûter aux joies de la vie moderne, changent tranquillement leur rythme de vie. Ainsi les exigences du travail sont moins accablantes qu'avant, la prospérité d'après-guerre se fait ressentir, les loisirs se développent. La fréquentation de la messe de 8 heures s'en ressent. Il y a tout de même au-delà de 80% de présence à la messe du dimanche. Les problèmes les plus sérieux quant à la fréquentation de l'office dominical commenceront surtout avec les années '60 qui coïncident avec la montée de la "révolution tranquille", la libéralisation de la censure, des moeurs, l'amélioration de la situation économique d'où les camps d'été à la campagne qui éloignent ainsi plusieurs paroissiens qui trouvent plus commode de suivre l'office à l'église adjacente à leur lieu de villégiature.

Le prêtre des années 50-60 connaît vraiment son âge d'or. Les jeunes recherchent sa compagnie à tout moment. On le voit souvent au parc Marquette assis dans les estrades en train de raconter des histoires aux enfants de différents âges. Il fait souvent office d'arbitre lors des compétitions sportives telles le hockey ou le baseball. Inutile de dire que sa grande impartialité faisait l'unanimité au sujet de ses décisions. C'était aussi la période de paix et d'harmonie sur le plan familial; les enfants sont respectueux et les parents ont de l'autorité. Entre autres, un abbé marque son époque; l'abbé Sauvage s'entoure d'enfants de choeur dévoués. Le sanctuaire de St-Jean-Berchmans est hautement considéré et il est reconnu pour ses grandes qualités dans tout Montréal. Il comprenait une centaine d'enfants âgés d'environ une dizaine d'années. L'ampleur de ce choeur amène la fondation d'un "ouvroir" composé d'une vingtaine de dames qui se dévouent à la confection et à l'entretien du matériel requis. Le choeur est aussi composé de 30 à 40 servants de messe payés à raison de 10 cents la messe. Une bibliothèque est même à la disposition des servants de messe et des enfants de choeur. Les enfants de familles nombreuses qui ne pouvaient trouver la tranquilité requise à l'intérieur de leur foyer, pouvaient y venir faire leurs devoirs. C'était l'époque où les enfants allaient aux vêpres même l'été.


...Suite - Feuillet #12


Home Site Map Contact Us